Les signaux de douleur chez le chien et le chat
La douleur chez le chien et le chat se manifeste souvent de façon discrète, et il est crucial pour leur bien-être que nous apprenions à la détecter. Nos animaux de compagnie ont hérité de leurs ancêtres sauvages un instinct puissant : celui de cacher leur faiblesse. En effet, dans la nature, montrer qu’on souffre peut s’avérer dangereux, car cela rend les animaux vulnérables aux prédateurs et aux conflits. Même s’ils sont désormais domestiqués, ils continuent souvent à masquer leur douleur ou leur inconfort.
C’est pourquoi il est important de prêter attention aux changements subtils de comportement. Les vétérinaires disposent d’échelles pour évaluer la douleur, mais il existe également de nombreux signes que vous pouvez observer à la maison.
Comprendre la douleur chez le chien et le chat
L’International Association for the Study of Pain (IASP) définit la douleur comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes ». Par conséquent, elle ne se limite pas simplement à un aspect physique, mais elle influence également le comportement et les émotions.
Pour approfondir la compréhension de ce phénomène, on distingue généralement deux types de douleur. Tout d’abord, il y a la douleur aiguë, qui apparaît soudainement, souvent à la suite d’une blessure, d’une opération ou d’une inflammation. Ensuite, on trouve la douleur chronique, qui perdure et se manifeste dans des contextes tels que l’arthrose, les problèmes dentaires ou certaines tumeurs.
Les chiens et les chats ne communiquent pas leur douleur de la même façon que les humains. Ainsi, l’absence de cri ou de boiterie ne doit pas être considérée comme un signe de l’absence de souffrance. Pour déceler la douleur chez le chien et le chat, il est crucial d’observer attentivement toute modification du comportement, de la posture ou de l’appétit.
Les signes généraux de douleur chez le chien et le chat
La douleur influence de manière notable le comportement, les mouvements et les interactions d’un animal. Ces changements se manifestent souvent de façon progressive et subtile, mais il est essentiel de les reconnaître pour comprendre l’impact de la douleur sur l’animal.
Commençons par les changements comportementaux. Un animal souffrant peut d’abord s’isoler ou, inversement, chercher un contact plus fréquent. Il devient ensuite irritable et peut grogner ou réagir de façon inhabituelle lorsqu’il est touché. De plus, la fatigue, de l’agitation et des troubles du sommeil peuvent se manifester. Finalement, l’animal peut montrer moins d’intérêt pour les jeux, les promenades ou le toilettage (chat).
Abordons maintenant les changements physiologiques et posturaux. L’animal peut, d’une part, perdre l’appétit, haleter ou respirer rapidement ou de manière laborieuse. D’autre part, il adopte souvent une posture antalgique, avec le dos voûté, la tête basse et les membres repliés. De plus, les pupilles peuvent se dilater, les oreilles se plaquer et le regard devenir fixe ou vide.
En ce qui concerne les changements locomoteurs et d’habitudes, l’animal peut d’abord boiter, se déplacer lentement ou éprouver des difficultés à se lever ou à monter les escaliers ou sur le canapé. Ensuite, il peut refuser de sauter, de se promener ou de mettre son collier ou harnais, pour le chien. Pour le chat, il peut arrêter d’utiliser sa litière. Un léchage excessif d’une zone spécifique peut également être observé. Enfin, la propreté de l’animal peut être perturbée, ce qui entraîne des malpropreté dans des lieux inhabituels.
En comprenant ces signaux, vous pourrez mieux aider votre animal à traverser ces moments difficiles.
Voici un tableau récapitulatif des indicateurs qui pourraient signaler que votre animal souffre. Plus vous observez de signes, et plus ils sont prononcés, plus la douleur est probablement importante. Les chats, quant à eux, se montrent souvent plus discrets. Ils cachent généralement leur douleur mieux que les chiens. Un simple changement peut indiquer une souffrance. Voici donc ce à quoi vous devez être attentif.
Évaluation rapide et utile à la maison
Même si vous n’avez pas d’échelle vétérinaire chez vous, vous pouvez faire ce petit bilan pour juger si la douleur chez votre animal pourrait être présente :
Observez-le au repos : est-ce qu’il dort différemment ? Est-ce qu’il adopte une posture “recroquevillée” ou tendue ?
Regardez sa façon de se déplacer : boiterie, hésitation pour monter ou descendre, sauter, etc.
Vérifiez le toilettage (chat) ou l’entretien du poil : poil moins propre, signes de léchage excessif localisés.
Écoutez les changements : vocalisation inhabituelle, grognements, gémissements.
Notez les modifications d’appétit, de sommeil, d’interaction (moins de jeux, isolement).
Si vous voyez plusieurs de ces signes et s’ils persistent plusieurs jours, il est très probable que l’animal éprouve de la douleur.
La douleur chez le chien et le chat n’est jamais anodine. Lorsqu’elle devient chronique, elle provoque du stress, de la fatigue et une perte musculaire. Un animal douloureux bouge moins, s’alimente moins, et son état général se dégrade progressivement.
Que faire si vous suspectez une douleur ?
Si vous remarquez des signes de douleur chez votre chien ou votre chat, ne lui donnez JAMAIS de médicament humain. Des substances comme le paracétamol ou l’ibuprofène peuvent être mortelles, même à faible dose.
- Prenez des photos ou vidéos de son comportement ou de sa démarche : cela aide le vétérinaire à voir ce qui ne va pas.
- Notez les comportements inhabituels
- Consultez rapidement votre vétérinaire : Grâce à une évaluation structurée, il pourra déterminer le grade de douleur, en identifier la cause et proposer un traitement adapté.
Merci d’avoir pris le temps de lire cet article jusqu’ici. Nous espérons qu’il vous a aidé à y voir plus clair et que vous savez maintenant comment reconnaître la douleur chez votre animal !


